« Connaitre, ce n’est point démontrer, ni expliquer, c’est accéder à la vision »

Antoine de Saint-Exupéry

lundi 18 décembre 2017

LA DECOUVERTE DE SOI

On observe depuis quelques années le développement de toute une économie autour du bien-être et du développement personnel.

Au-delà d’une tendance à l’individualisme préoccupante en ce début de 21ème siècle, la découverte de soi est un des fondements du bonheur au travail. Il y a donc une grande légitimité à prendre le temps de se découvrir. Comment, en effet, s’accomplir si on ne se comprend pas ?

Il m’apparait nécessaire, dans une réflexion sur le bonheur au travail, de prendre le temps de réfléchir au fonctionnement de la personne humaine.

Quels sont les mécanismes mis en œuvre dans notre vie professionnelle au quotidien ? Sur quels fondements repose ces fonctionnements ?

Un corps, un cœur, un esprit, des émotions

La dualité corps et esprit de notre humanité a été l’enjeux de nombreuses spéculations aux cours des siècles derniers ou se sont développés soit une vision spiritualiste de l’Homme et la croyance que l’esprit prévaut sur le corps puis, en réaction, avec le mouvement de sécularisation qui accompagne les lumières, la mise en place d’un humanisme incarné allant jusqu’à la négation de l’idée de transcendance. La destinée humaine n’est alors perçue que comme le fruit de déterminismes sans buts ni fins.

Nous sommes résolument le fruit de déterminismes historiques et culturels qui ont façonné notre personnalité et notre capacité à appréhender notre environnement, mais ce qui fait notre richesse c’est notre capacité à dépasser ces réalités pour inventer, créer, développer une réalité inédite. Les Gaulois avaient peur que le ciel leur tombe sur la tête. L’homme du 20ème siècle a marché sur la lune.

Notre humanité repose résolument sur trois réalités :

-        Une réalité biologique (corps) qui fait de nous « le moins armé et le moins puissant de tous les grands animaux »
-        Une réalité intellectuelle (esprit), qui par le fruit de notre éducation et de l’instruction que nous avons reçu fait de nous des êtres doués de raison
-        Une réalité spirituelle (cœur) qui fait de nous des êtres transcendant héritiers millénaires mais capable d’imaginer ce qui se situe au-delà de la raison et de l’expérimentation humaine.
-        4 grandes émotions qui agissent comme des indicateurs pour déterminer le type de réaction adapté à chaque situation



Il n’est pas courant d’aborder la dimension spirituelle de la personne humaine dans un ouvrage sur les ressources humaines. Chacun pense que cette dimension est réservée à la sphère religieuse et Dieu sait combien le fait religieux est suspect dans notre environnement post moderne. Mais pour réfléchir aux conditions favorables nécessaires au bonheur au travail, nous ne pouvons pas faire l’impasse sur cette réalité. 

A bientôt...

samedi 16 décembre 2017


BONHEUR ET DECOUVERTE DE SOI

Chaque personne nait avec en elle le potentiel et le désir de transformer son univers dans le but de l’améliorer et d’en tirer profit. Certain ont perdu cette espérance. Ce n’est pas qu’ils n’ont plus ce potentiel, c’est qu’ils ont perdu foi dans leur capacité à œuvrer personnellement et collectivement à cette amélioration.

Pour être heureux au travail, il est donc nécessaire non pas de se connaitre, ce qui est impossible puisque nous sommes en développement permanent, en perpétuelle évolution, mais de se découvrir sans cesse, de reconnaitre sa singularité et de constater ses évolutions.

Notre développement repose sur des dons qui nous ont été fait et que nous avons à notre disposition pour œuvrer et progresser. L’utilisation de ces dons peut nous faire accéder à des compétences qui, si elle repose sur des dons particuliers, prennent alors figure de talents.

Il est important aussi pour pouvoir être heureux au travail de comprendre, afin d’y adhérer, l’œuvre commune à laquelle nous sommes amenés à coopérer. C’est ce qui donne du sens à notre engagement professionnel. Ce sens est à l’origine de la fierté et de la reconnaissance nécessaire au sentiment de bonheur.
En accomplissant cette œuvre par l’expression de ses talents en compléments des talents des personnes avec qui nous coopérons, nous pouvons ressentir une légitime fierté des résultats obtenus. Cette fierté nourrit une estime de soi sécurisante, source de motivation pour prolonger et perfectionner l’œuvre ou s’engager avec confiance dans l’accomplissement d’une autre œuvre.

Apprendre à se découvrir, ce n’est donc pas une option pour pouvoir prétendre être pleinement heureux. C’est une nécessité.

Ce qui est important dans la découverte de soi, c’est la manière dont nous étalonnons une vision positive ou négative de notre compréhension de soi. Très souvent, nous nous étalonnons à travers « le mythe du héros », figure fantasmée, idéalisée ayant tous les pouvoirs (dans le sens qu’il peut tout) et à côté duquel, nous n’avons aucune chance de « briller ». Cette figure du héros nous a généralement été suggéré par notre environnement qui promeut les vertus de la modernité : réussite professionnelle, réussite financière, exercice du pouvoir, indépendance, bien être, sécurité, force, puissance …

Nous nous sommes tous, aux cours de notre existence, trouvé sous l’influence d’autorités plus ou moins bienveillantes, plus ou moins adroites qui nous ont façonné une image de soi, une compréhension de soi, une estime de soi bien imparfaite.

Les parents, première autorité légitime sous la protection de laquelle nous nous sommes trouvés, ont eu beau faire de leur mieux, ils nous ont soit projeté dans un moi idéal fantasmé en œuvrant à faciliter notre vie en en gommant les aspérités, soit enfermé dans une vision négative de nous-même en relevant sans cesse nos limites et nos incapacités tout en omettant de célébrer nos humbles succès et nos progrès naturels.

Nos professeurs ont pris le relais, dans un système totalement orienté vers la performance et la compétition, dans lequel la dimension personnelle a bien peu de place. Ils ont souvent, ainsi, participé à limiter la nécessaire découverte de soi.

Enfin, les managers dans nos entreprises, tout tourné vers une économie du résultat ou, il faut bien le reconnaitre, la fin justifie les moyens parachève, bien souvent, une œuvre d’adulation ou de détestation de soi.

Qui que nous soyons, nous avons des dons, des talents, des défauts et des limites et c’est tant mieux pour le plus grand bien de l’humanité. 

Pour apprendre à mieux se découvrir, il faut savoir prendre des risques, célébrer et méditer ses succès, accepter et comprendre ses échecs.
Il est parfois nécessaire de se "retirer du monde" pour un temps de retrait. Ces temps de recul ont pour effet de nous dépolluer des influences de notre environnement et de nous recentrer sur "l'essentiel"

Le grand défi de l’entreprise moderne c’est, dans un univers de contraintes grandissantes, de retrouver sa vocation première : un extraordinaire moyen de la promotion du bonheur humain.


A la semaine prochaine…